Décrypter l’étiquette d’un vin : devenez incollable sur les vins véganes, bio et naturels

15 avril 2025

Avant de plonger dans l’étiquette, clarifions pourquoi “vin” et “végan” ne vont pas toujours de pair. Après tout, on parle de raisin fermenté, pas de steak, non ?

Eh bien, non. Le problème vient principalement de la clarification du vin, une étape lors de laquelle on retire les impuretés, levures mortes, etc., pour obtenir un nectar limpide. Traditionnellement, cette étape utilise des produits d’origine animale comme :

  • Les blancs d’œufs, souvent utilisés pour les vins rouges
  • La caséine, une protéine issue du lait
  • La gélatine, dérivée des tissus animaux
  • La colle de poisson (ou isinglass)

Heureusement, les alternatives végé existent (comme la bentonite, une argile, ou des protéines végétales), mais toutes les cuvées ne les adoptent pas encore. Et là, c’est votre défi : repérer celles qui le font.

Et là, pas de faux espoir : repérer un vin végane n’est pas toujours si simple. Contrairement à d’autres secteurs alimentaires, il n’existe pas encore d’obligation légale pour indiquer si un vin est végane ou non. Voici les astuces pour y voir plus clair :

1. Recherchez les certificats et labels « vegan »

De plus en plus de vins arborent des labels comme :

  • V-Label : une certification européenne vérifiée par des organismes indépendants.
  • Certified Vegan : essentiellement utilisé pour les produits exportés aux États-Unis.

Ces labels garantissent qu’aucun produit animal n’a été utilisé ni pendant la fabrication ni pour le packaging.

2. Certaines mentions explicites

De temps en temps, les vignerons prennent les devants avec des mentions comme “vin 100 % végétalien” ou “certifié vegan” directement sur l’étiquette. Gardez l’œil ouvert !

3. Se fier au producteur

Quand l’étiquette reste muette, vérifiez le site internet du producteur ou contactez-le directement. Pas le temps ? Certaines applis comme Vivino ou Barnivore recensent les vins véganes.

Le vin végane, c’est un prérequis pour certains d’entre nous, mais qu’en est-il des labels exceptionnels comme bio, nature ou même biodynamie ? Chaque catégorie a ses nuances.

1. Vin bio : ce qu’il faut repérer

Un vin bio est produit à partir de raisins certifiés agriculture biologique, sans engrais chimiques, pesticides ou OGM. Depuis 2012, le vin bio n’est plus limité aux raisins : les pratiques en cave doivent également respecter des standards stricts, concernant par exemple l’utilisation des sulfites.

Comment repérer un vin bio ? Facile, cherchez ces logos européens :

  • Le logo européen AB (Agriculture Biologique) : présent sur presque toutes les bouteilles bio vendues en Europe.
  • Le label Ecocert, l’un des organismes certificateurs parmi les plus rigoureux.

Astuce : si une bouteille est importée d’un pays hors UE, elle peut mentionner "vin issu de raisins biologiques" mais échapper à certaines obligations additionnelles ! Toujours rester vigilant.

2. Vin biodynamique : une approche cosmique

La biodynamie, c’est du bio avec une pincée de mysticisme. Basée sur les principes de Rudolf Steiner, cette méthode ajoute des préparations naturelles et des pratiques agricoles calées sur le calendrier lunaire. Oui, quelques sceptiques lèvent les sourcils, mais côté goût, beaucoup reconnaissent une différence notable.

Pour identifier un vin biodynamique, recherchez les labels suivants :

  • Demeter : l’organisme international le plus connu en biodynamie.
  • Biodyvin : une certification française, spécifique aux domaines viticoles.

Fun fact : la biodynamie impose aussi un immense respect des vignes et des sols. Tout en visant à établir un microécosystème autonome. C’est beau, non ?

3. Vin naturel : l’OVNI des classifications

Si vous croyez que vin naturel = bio = végane, petite alerte spoiler : ce n’est pas automatique. Le vin naturel (ou "vin nature") repose sur un principe simple : aucune intervention humaine artificielle. Pas de sulfites ajoutés (ou presque), pas de levures exogènes, pas de filtration agressive.

Le hic ? Pas de label officiel, ni de certification établie par une autorité publique. Cela reste un engagement moral de la part du vigneron. Heureusement, des associations comme l’AVN (Association des Vins Naturels) garantissent certaines cuvées.

Les belles phrases sur les étiquettes, c’est tentant, mais méfiez-vous des formulations qui sonnent écolo sans engagement réel. Par exemple :

  • “Respectueux de l’environnement” : ça sonne bien, mais sans label bio ou biodynamique, ça ne garantit rien.
  • “Fabriqué avec amour” : non, ça ne présage pas l’absence de sulfites ni de colle de poisson.
  • “Naturel” ou “authentique” : purement marketing s’il n’y a pas d’indication ou label supplémentaire.

Drôle d’anecdote : un sondage réalisé par l’IFOP en 2021 a révélé que 69 % des Français ne savent pas différencier un vin bio d’un vin conventionnel uniquement en lisant les mentions sur l’étiquette. C’est dire à quel point les termes peuvent être trompeurs.

Le monde du vin est vaste, passionnant, mais parfois semé d’embûches éthiques. Choisir un vin végane, bio ou naturel, c’est un acte de cohérence avec ses valeurs, mais aussi d’encouragement envers des producteurs qui respectent le vivant et mettent leur savoir-faire au service de la planète.

Et vous, quelle sera votre prochaine bouteille éthique ? On parie que votre lecture des étiquettes sera bien plus affûtée lors de votre prochaine balade chez le caviste. Santé (éthique) !