Vin bio et vin végane : entre éthique et confusion, démêlons le vrai du faux

Un vin bio, c’est quoi exactement ? En résumé, il s’agit d’un vin dont les raisins sont cultivés sans pesticides de synthèse, sans herbicides chimiques et avec des pratiques respectueuses de l’environnement. Côté cave, depuis 2012, il existe aussi des règles strictes concernant la vinification : réduction des sulfites, interdiction de certains additifs chimiques, et méthodes d’élevage plus naturelles.

Sur le papier, tout cela semble très idyllique. Mais attention, être bio ne signifie pas que toutes les pratiques utilisées pour produire le vin respectent les principes du véganisme. Pourquoi ? Parce que la certification bio s’intéresse avant tout à l’impact environnemental, pas à la présence ou non de produits d'origine animale dans le processus.

Rappelons rapidement ce qu’on entend par « vin végane ». Pour porter cette étiquette, un vin doit être élaboré sans aucun produit d'origine animale, que ce soit dans le vignoble ou dans la cave.

Le hic, c’est que, dans le processus de vinification, on utilise parfois des substances animales, notamment comme agents de clarification. Ces substances, que l’on appelle les colles, servent à éliminer les particules en suspension dans le vin pour le rendre limpide. Parmi les colles couramment utilisées, on trouve :

• La caséine : une protéine issue du lait.
• L’albumine : extraite du blanc d’œuf.
• La gélatine : obtenue à partir de peaux ou d’os d’animaux.
• La colle de poisson : dérivée de vessies natatoires de poissons.

Oui, vous avez bien lu, on peut retrouver tout ça dans un vin, même bio ! Et pire encore, les colles animales ne sont pas obligatoirement annotées sur l’étiquette, car elles ne figurent pas dans le produit final (elles se lient aux particules en suspension pour former un dépôt qui est ensuite filtré).

Mais alors, comment obtient-on des vins limpides et brillants sans produits d’origine animale ? Eh bien, les colles animales ont aujourd’hui des alternatives végétales ou minérales. Voici les principales :

• La bentonite : une argile qui se fixe aux particules en suspension.
• Les protéines de pois : une option végétale efficace et de plus en plus utilisée.
• Le charbon actif : souvent employé pour éliminer les mauvais goûts ou odeurs.

Ces techniques permettent d’obtenir un vin parfaitement limpide sans compromettre les principes véganes. Et bonne nouvelle : elles gagnent en popularité, en particulier chez les vignerons engagés dans des démarches éthiques.

Là encore, cassons les préjugés : non, un vin végane ne se traduit pas par un vin de moindre qualité, bien au contraire ! Aujourd’hui, de nombreux domaines biodynamiques qui favorisent les sols vivants ont aussi fait le choix du zéro produit animal, en cohérence avec leur vision de la nature.

Des exemples ? Regardez du côté du domaine Les Vignes d’Olivier basé dans l’Hérault ; ou encore du Château Le Puy, qui pousse son engagement jusqu’à commercialiser des vins sans filtration. Si vous cherchez des noms pour briller en soirée (ou juste devant votre caviste préféré), vous êtes servis !

C’est là que les choses se compliquent un peu. La mention « vin bio » est désormais bien encadrée en termes de réglementation, mais côté « vin végane », on en est encore aux balbutiements. N’attendez pas un macaron officiel comme c’est le cas pour le bio.

Alors, comment s’y retrouver ? Voici quelques astuces :

1. Recherchez la mention « vin certifié végane » : certains labels comme « European Vegan Union » ou « V-Label » peuvent figurer sur la bouteille.
2. Renseignez-vous directement auprès des domaines : Les petits producteurs engagés sont souvent fiers d’expliquer leurs démarches. Ne soyez pas timides, posez-leur la question !
3. Tournez-vous vers des cavistes spécialisés : les cavistes passionnés connaissent leurs produits sur le bout du tire-bouchon et sauront vous orienter.
4. Consultez des blogs (oui, comme le mien !) ou des guides spécialisés pour découvrir des recommandations.

La question de la certification végane est de plus en plus discutée dans le monde du vin. Avec la montée en puissance d’une consommation responsable, il y a fort à parier que la transparence devienne un standard d’ici quelques années.

En attendant, à nous, consommateurs, de rester curieux et exigeants. Acheter un vin, c’est aussi soutenir un mode de production. Et ça, c’est grisant, non ?

Alors, vin bio ou vin végane ? Pourquoi choisir quand on peut avoir les deux ? Il suffit juste d’une petite dose d’effort pour trouver ces pépites qui respectent à la fois la planète, les animaux et nos papilles. Et qui sait, peut-être réveiller votre côté militant en douceur à chaque gorgée.

Et vous, ça vous tente l’aventure des vins à double étiquette ? Faites-moi part de vos découvertes ou de vos coups de cœur en commentaire. Je suis toujours à l’affût de nouvelles merveilles à tester ! Entre amateurs de vins éthiques, faut bien se serrer les coudes, non ? Santé ! 🍷