Les clés pour reconnaître un vin vraiment végane

3 mars 2025

Non, je ne vous parle pas d’un raisin qui cache des origines animales dans ses grappes ! Le problème, ce n’est pas la vigne elle-même, mais les pratiques qui entrent en jeu pendant la vinification. Et ça, vous allez voir, ça change tout.

Les agents de collage : le coupable numéro un

Quand on élabore du vin, après la fermentation, on peut se retrouver avec un liquide un peu trouble. C’est là qu’interviennent les agents de collage, utilisés pour clarifier le vin en capturant les particules en suspension. Et devinez quoi ? Les plus couramment utilisés dans les caves traditionnelles sont… d’origine animale. On parle par exemple :

  • De la colle d’albumine d’œuf (oui, les blancs d’œuf peuvent finir dans votre pinot noir !) ;
  • De la caséine, une protéine de lait ;
  • Ou encore de la gélatine, obtenue à partir de peau ou d’os d'animaux.

Tout ça pour un vin plus limpide. C’est ballot, non ? Heureusement, il existe des alternatives 100% végétales comme la bentonite (une argile), le charbon actif ou encore des protéines tirées des pois.

Et les autres aspects de la production ?

La vinification ne se limite pas à l’histoire du collage. Certaines caves conventionnelles peuvent utiliser d’autres produits d’origine animale, comme la cire à base de graisse animale pour les bouchons ou des colles animales pour les étiquettes.

Et petite piqûre de rappel pour ceux qui décrochent au fond : un vin éthique ne se limite pas à supprimer les produits d’origine animale. On s’intéressera aussi aux pratiques agricoles (on évite les pesticides destructeurs de biodiversité, par exemple) et au respect des travailleurs du domaine. C’est tout un écosystème de valeurs qui entre en jeu.

Parce que soyons honnêtes : passer des heures à inspecter les pratiques de chaque vigneron, ce n’est pas franchement réaliste. Heureusement, des labels spécifiques permettent de nous éclairer et de garantir l’éthique d’un vin sans prise de tête.

Quels sont les labels à repérer ?

  • Vegan Society : symbole internationalment reconnu, avec son logo en forme de fleur. Ce label est une valeur sûre.
  • EVE (Expertise Végane Europe) : il garantit qu’aucun ingrédient ou procédé d’origine animale n’a été utilisé pendant la production.
  • V-Label : bien connu des produits alimentaires végans, il certifie aussi certains vins.

Ces labels sont fiables car les producteurs doivent prouver leur conformité à des exigences strictes, via des audits ou une documentation précise. Néanmoins, tous les vins végans ne sont pas forcément labellisés, souvent pour des raisons de coût ou de démarches administratives.

Alors que faire quand un vin ne porte pas de label ? Continuons l’enquête !

Certains producteurs indiquent directement sur leurs étiquettes si leur vin est végane. Un super signe ! Des phrases comme "vin vegano", "convient aux végétaliens" ou "vin sans produits d’origine animale" inspirent confiance. Mais attention : l’absence de mention végane ne signifie pas automatiquement que le vin ne l’est pas. Et inversement, une étiquette ambiguë peut cacher des pratiques non compatibles avec vos valeurs.

Les indices à surveiller

Regardez si le domaine parle de pratiques écoresponsables ou biologiques, car ces démarches sont souvent cohérentes avec des choix végans. Les termes comme "non filtré" ou "vin nature" peuvent aussi être un bon indicateur (bien qu’il y ait des exceptions).

Si vous ne trouvez rien de clair sur l’étiquette, pas de panique : il faut parfois aller fouiller ailleurs.

Oui, il va falloir sortir de votre zone de confort et poser des questions. Et honnêtement, la plupart des vignerons engagés seront ravis d’expliquer leurs démarches.

Les bonnes questions à poser

  • Quels agents de collage utilisez-vous ? Si la réponse inclut les mots "bentonite", "pois" ou "charbon", c’est tout bon !
  • Faites-vous certifier vos vins selon des normes spécifiques, même si elles ne sont pas affichées ?
  • Quelles sont vos pratiques générales en termes de viticulture et de conservation ?

Si vous traînez chez un·e caviste (milieu que j’adore, soit dit en passant), le/la professionnel·le doit logiquement pouvoir orienter votre choix vers des vins qui respectent ces critères. Si ce n’est pas le cas, changez de crèmerie !

Comme promis, voici quelques conseils pratiques à appliquer dès votre prochaine sortie en cave ou sur internet.

1. Recherchez des vins bio ou naturels

Ils ne sont pas automatiquement végans, mais ils correspondent souvent à une démarche globale respectueuse de l’environnement et des valeurs éthiques.

2. Renseignez-vous auprès d’associations véganes

De nombreux sites et organisations, comme PETA ou des associations locales, publient des listes de vins végans. Une ressource précieuse pour dénicher des pépites.

3. Prenez des habitudes avec des vignerons engagés

Certains producteurs font de l’éthique végane une véritable philosophie. Suivez leurs actualités, goûtez leurs nouveaux millésimes, et devenez des habitué·e·s de leurs cuvées. Une vraie relation de confiance à construire !

Comme vous l’aurez compris, repérer un vin réellement végane demande parfois un peu d’efforts, mais le jeu en vaut la chandelle. Que ce soit en décodant les étiquettes, en discutant avec des vignerons passionnés ou en explorant les labels, il y a mille façons d’allier plaisir gustatif et valeurs éthiques.

Et rassurez-vous : la demande croissante pour des vins éthiques pousse de plus en plus de producteurs à adopter ces pratiques et à les afficher fièrement. Alors, vous voyez qu’il devient de moins en moins compliqué de trinquer sans compromis ! À votre santé, et vive les cépages engagés ! 🍷