Découvrez le vin végane : fabrication, éthique et astuces pour bien le choisir

28 février 2025

Eh oui, c’est le twist que trop peu de gens connaissent : de nombreux vins contiennent des substances d’origine animale. Pas dans la recette, bien sûr — personne n'ajoute de lait ou de bacon dans une cuvée (ouf !) — mais dans les étapes clés de fabrication.

La plupart de ces ingrédients interviennent au moment de la clarification, une étape destinée à rendre le vin limpide et agréable visuellement. Parmi eux :

  • Les blancs d'œufs : utilisés principalement dans les vins rouges, pour supprimer les tanins excessifs.
  • La colle de poisson (ichtyocolle) : tirée de la vessie de certains poissons, elle aide à purifier et clarifier le vin.
  • La caséine : une protéine du lait, souvent intégrée pour éliminer des problèmes d'oxydation.
  • La gélatine : issue de bouillons d’os ou de tissus animaux, utilisée dans le même but que les blancs d'œufs.

Tout ça peut sembler surprenant et un peu incongru pour un produit qu’on pensait “naturel”. Ces pratiques sont anciennes et fonctionnelles, mais elles posent aujourd'hui des questions éthiques auxquelles le vin végane propose des réponses.

Pour comprendre pourquoi et comment on clarifie le vin, il faut d’abord jeter un œil au processus de fabrication :

  1. Vendanges : on récolte le raisin.
  2. Pressurage : on extrait le jus du raisin, que ce soit pour un vin blanc ou un rouge.
  3. Fermentation : le sucre du jus se transforme en alcool grâce à l’action des levures.
  4. Élevage : une étape de maturation, souvent en fûts ou en cuves, où le vin développe ses arômes.
  5. Clarification : ici, on élimine les particules en suspension dans le vin, comme des restes de levures mortes ou des dépôts issus de la fermentation.
  6. Mise en bouteille : le vin finalisé est embouteillé pour votre plus grand plaisir !

C’est donc juste avant la mise en bouteille que les agents de collage entrent en jeu, afin d’obtenir un liquide limpide et séduisant. Mais pas de panique, en vin végane, pas question de recourir à des substances animales.

Contrairement aux apparences, la clarification n’est pas une obligation pour la qualité organoleptique d’un vin (goût, odeur, texture). Elle est surtout là pour répondre aux attentes esthétiques du consommateur. Or, les clarifiants traditionnels posent problème pour les végans, puisqu’ils impliquent l’exploitation animale, et ce parfois à large échelle.

Alors, que font les viticulteurs végans ?

  • Certains optent pour l’argile naturelle (comme la bentonite), efficace pour clarifier les vins blancs.
  • D’autres préfèrent des protéines végétales issues de blé, de pois ou de pomme de terre.
  • Et pour les puristes, il est possible d’utiliser la gravité : en laissant le vin reposer suffisamment longtemps, les particules en suspension finissent par se déposer naturellement.

Ces alternatives permettent de produire des vins parfaitement limpides sans compromettre ni l’éthique, ni la qualité.

Il serait tentant de penser que tout vin non filtré est aussi végane. Après tout, s’il n’y a pas eu d’intervention pour clarifier, il ne devrait pas y avoir de produits d’origine animale, non ? Pas si simple !

Certains producteurs de vins non filtrés utilisent tout de même des clarifiants animaux dans des phases antérieures. Même réflexion pour les vins nature : bien qu’ils privilégient une démarche minimale et respectueuse, ils ne bannissent pas systématiquement les pratiques non-véganes. Moralité : sans mention explicite, méfiance !

Le marché des vins véganes est en pleine explosion, et avec lui, une ribambelle de labels plus ou moins connus. En l’absence d’un label universel, il faut se tourner vers ceux qui certifient clairement une démarche végane, comme :

  • Le label officiel Vegan Society, d’origine britannique.
  • Certains labels bio ou biodynamiques, qui incluent parfois une certification végane, comme Ecocert.

Mais tous les producteurs ne souhaitent pas passer par des certifications payantes. Certains vins sont donc 100 % véganes, mais non labellisés. D’où l’importance de bien vérifier avec le domaine ou même… de poser la question directement !

La production de vin végane ne repose pas fondamentalement sur les cépages, mais certains s’y prêtent mieux en raison de leurs particularités naturelles :

  • Pinot noir : naturellement faible en tanins, il nécessite moins de collage.
  • Chardonnay : un blanc souple qui se clarifie souvent plus facilement.
  • Syrah : riche et aromatique, il peut évoluer magnifiquement sans collage excessif.

Mais au-delà des cépages, c’est surtout la méthode du vigneron qui fait la différence.

Bonne nouvelle : produire un vin végane n’est pas systématiquement plus coûteux. Les alternatives végétales, étonnamment, sont souvent proches du prix des ingrédients traditionnels. Certes, le temps et les ajustements nécessaires pour adopter ces pratiques peuvent augmenter le coût de production sur le court terme. Mais comme toujours en viticulture, passion et éthique passent souvent avant la recherche de économies immédiates.

Si un label est absent et que l’information végane n’apparaît pas sur l’étiquette, voici quelques astuces :

  • Faites confiance à des cavistes engagés, spécialisés dans les vins éthiques.
  • Contactez directement le domaine pour poser vos questions.
  • Tournez-vous vers des sites qui vérifient et cataloguent les vins véganes, comme Barnivore.

En un mot, il faut parfois creuser un peu… mais c’est pour la bonne cause, n’est-ce pas ?

Le vin végane n’est pas qu’une tendance passagère : il reflète un changement profond dans notre manière de concevoir la consommation, aussi bien pour les amateurs que pour les professionnels du secteur. Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, tous les vins seront éthiques, clarifiés ou non.

Alors, prêt à lever votre verre à cette cause ? Santé ! 🍷