Les ingrédients d’origine animale dans le vin : ce qu’on ne vous dit pas toujours
18 mars 2025
18 mars 2025
Avant d’entrer dans les détails, reprenons l’essentiel : le vin, à la base, c’est du jus de raisin fermenté. On récolte les raisins, on les presse, on laisse les levures transformer les sucres en alcool, et tadam, le vin est là. Facile, n’est-ce pas ? Pas tout à fait. Dans la réalité, le processus de vinification est bien plus complexe, et c’est souvent dans les étapes intermédiaires que des ingrédients d’origine animale peuvent intervenir. Mais pourquoi, me direz-vous, et à quel moment ? C’est ce qu’on voit juste après.
Le vin, lorsqu’il est fraîchement vinifié, n’a pas encore cette robe limpide et séduisante qu’on admire à travers un verre. Il est souvent trouble, avec des particules en suspension. Et soyons honnêtes, même si on aime le naturel, personne n’a envie de boire un vin opaque qui ressemble à un jus de chaussettes. C’est là qu’interviennent les agents de clarification, aussi appelés « produits de collage ».
Pourquoi utiliser ces substances animales ? Simplement parce qu’elles se lient aux particules indésirables (restes de levures, éclats de pépins, protéines en excès, etc.) et les font tomber au fond des cuves ou des barriques. Une fois déposées, il suffit alors de filtrer le vin pour obtenir ce nectar limpide qu’on débouche avec tant de plaisir.
Les agents de clarification ne sont pas les seuls à se faire inviter dans les bouteilles de vin. Voici quelques autres ingrédients d’origine animale pouvant intervenir :
Pour l’instant, il n’existe pas d’obligation légale de mentionner ces ingrédients sur les étiquettes. Et c’est là que le bât blesse : il est quasi impossible pour le consommateur lambda de savoir si son vin contient ou non des traces d’ingrédients d’origine animale. Ce manque de transparence est d’ailleurs un des plus gros obstacles à l’essor des vins végans.
Là, vous vous dites peut-être : "Ok Élise, tout ça est bien beau, mais existe-t-il des alternatives ?" Et la réponse est OUI, fort heureusement. Avec l’essor des vins naturels et biologiques, de nombreux vignerons choisissent désormais de se passer d'ingrédients animaux.
Les agents de collage végétaux, par exemple, se font de plus en plus populaires :
D’ailleurs, depuis 2012, les vins certifiés biologiques en Europe ne peuvent pas utiliser de colles animales dans leur vinification. Une mesure qui montre que les choses bougent, doucement mais sûrement.
La transparence en matière de vin végane reste, disons-le, un gros point à améliorer. Contrairement à d’autres produits alimentaires, l’étiquetage des vins est, pour l’heure, assez minimaliste. Mais tout n’est pas perdu : certains indices peuvent vous guider :
Alors, faut-il boycotter tous les vins qui ne mentionnent pas « vegan » sur l’étiquette ? Pas forcément, mais il est important de poser des questions, de s’informer et de soutenir les vignerons qui font des efforts pour adapter leurs pratiques. Avec une demande croissante pour des vins respectueux du vivant, il y a fort à parier que l’industrie du vin évoluera progressivement. Et peut-être qu’un jour, on pourra enfin trinquer sans avoir à se poser mille questions sur ce qui se cache dans notre verre. À cette pensée, je dis : santé, et vive les vins éthiques !