Le vin végane coûte-t-il plus cher à produire que le vin classique ? On vous dit tout !

22 février 2025

Avant de parler chiffres et coûts, faisons un petit récap. L’idée ici n’est pas de reprendre mon billet détaillé sur le vin végane, mais de rappeler quelques bases essentielles.

Un vin végane, c’est quoi ? Tout simplement un vin qui exclut toute utilisation de produits d’origine animale, que ce soit directement ou indirectement, lors du processus de fabrication. Et oui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, le vin classique n’est pas toujours végane. Pourquoi ? À cause des agents de collage utilisés, notamment la caséine (protéine de lait), l’ichtyocolle (extraits de vessie de poissons), l’albumine (blanc d’œuf) ou encore la gélatine (origine animale, vous l’aurez deviné).

En revanche, les vins végans utilisent des alternatives comme la bentonite (une argile minérale), des protéines de pois ou des extraits végétaux. Ces méthodes respectent les principes vegan tout en offrant un vin parfaitement clair et limpide. Voilà pour les bases, passons maintenant au cœur du sujet.

Commençons par observer les coûts liés aux “ingrédients” nécessaires pour obtenir un vin végane.

  • Les alternatives végétales : Les agents de collage végans, à base de protéines végétales comme le pois ou la bentonite, ne coûtent pas forcément plus cher que les alternatives animales. Par exemple, la bentonite est une solution connue depuis des lustres dans la viticulture conventionnelle et son prix reste compétitif. Les protéines végétales issues des pois sont un peu plus récentes et peuvent représenter un coût légèrement supérieur, mais la différence est loin d’être abyssale.
  • L’adaptation des équipements : Les caves et équipements doivent souvent être soigneusement nettoyés pour éviter toute contamination croisée avec des produits non végans. Mais soyons honnêtes, ce surcoût est surtout une question d’organisation, et il reste minime si la cave est entièrement engagée dans cette démarche.

Donc, sur le plan technique pur, les coûts supplémentaires pour fabriquer un vin végane ne sont pas toujours significatifs. Là où ça se complique, c’est au niveau des certifications et des pratiques viticoles globales.

Si vous voulez afficher un petit label “Vegan” sur votre bouteille, il y a un dossier à monter et bien sûr, cela ne se fait pas gratuitement. En France, plusieurs organismes délivrent ce type de certification, mais attention, les coûts varient !

  • Frais de certification : Obtenir un label végane peut coûter entre quelques centaines et plusieurs milliers d’euros par an, en fonction de la taille du domaine et du nombre de cuvées certifiées. Un petit domaine avec des moyens limités peut hésiter à franchir le cap à cause de ce surcoût.
  • Renouvellement régulier : Comme pour les labels bio ou biodynamiques, les certifications végans ne sont pas attribuées à vie. Elles doivent être renouvelées régulièrement, parfois chaque année, ce qui alourdit encore la facture administrative.

Ce coût peut donc se répercuter sur le prix final de la bouteille, même si – soyons honnêtes – ce n’est pas cela qui risque de doubler le tarif.

Un point crucial à comprendre, c’est que souvent, les producteurs de vins végans ne se contentent pas de remplacer les produits d’origine animale par des alternatives végétales. Bien souvent, ces vignerons adoptent une approche globale, éthique et durable.

Viticulture biologique et/ou biodynamique

De nombreux vins végans sont également bio ou biodynamiques. Pourquoi cette association fréquente ? Tout simplement parce que les mêmes vignerons qui militent pour une production végane ont souvent une sensibilité environnementale forte. La viticulture bio et biodynamique, bien qu’excellente pour la planète, entraîne des coûts supplémentaires :

  • Interventions manuelles coûteuses (travail du sol, désherbage mécanique, etc.)
  • Rendements souvent plus faibles
  • Certifications bio ou Demeter à obtenir, avec leur lot de démarches administratives et de contrôles réguliers

Cette combinaison “vins végans + pratiques respectueuses de l’environnement” peut donc expliquer pourquoi certaines cuvées végans affichent des prix plus élevés. Mais attention, ne mettons pas tous les vins végans dans le même panier ! Certains restent accessibles, même avec des démarches engagées.

Le rôle des marchés de niche et des petits producteurs

Produire un vin végane, c’est aussi souvent s’adresser à une clientèle spécifique, sensible aux questions éthiques. Les circuits de distribution sont parfois plus limités et les volumes produits plus restreints. Résultat : on est parfois dans des logiques de volumes faibles et de marges qui doivent compenser ces particularités.

Un autre élément qui joue dans le coût de certains vins végans est lié à leur positionnement. Comme il s’agit souvent de produits de niche, les vignerons en font parfois de véritables œuvres artisanales, accompagnées d’un storytelling soigné. Bien sûr, cela ajoute de la valeur perçue et peut justifier des prix plus élevés. Mais là, on sort du strict cadre de la production pour entrer dans des logiques marketing.

Pour répondre à la grande question de cet article, il faut bien nuancer : la fabrication d’un vin végane peut coûter légèrement plus cher, surtout au niveau des certifications ou si elle s’accompagne de pratiques écoresponsables plus globales (comme la biodynamie). Mais à elle seule, l’exclusion des produits d’origine animale ne représente pas un surcoût énorme.

En revanche, le positionnement des vins végans joue un rôle déterminant dans leur prix final. D’un côté, vous avez des domaines engagés qui proposent leur vin à des prix très accessibles, sans hausse significative. D’un autre, certains vignerons profitent de la niche pour justifier des prix plus élevés, parfois alignés sur ceux des grands crus ou des vins nature haut de gamme.

En fin de compte, acheter un vin végane, c’est surtout soutenir une démarche. Oui, il peut y avoir une petite hausse en raison des labels ou des pratiques bio, mais est-ce que cela ne vaut pas la peine si cela a un impact positif pour le vivant ? Moi, je préfère mille fois payer un euro de plus pour une bouteille qui respecte mes valeurs que de grappiller sur un vin qui a, disons... moins de conscience derrière lui.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Y a-t-il une place dans vos caves pour ces vins qui réconcilient plaisir et éthique ? Si vous avez envie d’essayer sans vous ruiner, laissez-moi vous conseiller quelques pépites dans les commentaires ou dans un prochain article. Santé !